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Haïti Priorise: L’éducation des filles, Torchenaud

Description du problème

Dans tout le pays, la fréquentation scolaire est plus élevée pour les garçons que pour les filles. L’écart est plus grand dans les zones rurales que dans les zones urbaines. Le taux brut d’inscription des élèves issus des ménages les plus riches (71 %) est beaucoup plus élevé que celui des ménages les plus pauvres (23 %). 

 

Il y a des coûts réels à permettre des taux d’abandon élevés pour les filles.

 

Les coûts économiques sont liés à la perte de productivité dans le marché du travail et aux coûts engagés pour la santé des femmes. Les coûts sociaux comprennent l’état de santé moins bon des enfants de ces adolescentes et une plus faible espérance de vie à la naissance, des capacités inférieures des adolescentes au chômage et une responsabilisation sociale plus faible. 

 

Globalement, si toutes les filles terminaient l’école primaire:

  • le nombre de décès maternels serait réduit de deux-tiers, sauvant 98 000 vies. 
  • la mortalité infantile reculerait de 15 %. 
  • 1,7 millions d’enfants échapperaient au retard de croissance dû à la malnutrition.
  • le nombre des mariages précoces serait réduit de 14 %.

 

Si toutes les filles faisaient des études secondaires:

  • la mortalité infantile pourrait être réduite de moitié, sauvant 3 millions de vies.
  • 12 millions d’enfants échapperaient au retard de croissance dû à la malnutrition.
  • le nombre des mariages précoces serait réduit de deux tiers

Solution

  • Créer des bourses d’études pour maintenir les filles à l’école

Des bourses d’études ou des programmes d’aide financière peuvent augmenter le nombre d’inscriptions des filles dans les écoles primaire et secondaires. 

 

Le programme d’éducation secondaire des filles au Bangladesh en est un exemple. Toutes les filles des zones rurales peuvent recevoir une bourse d’études si elles vont à l’école régulièrement, obtiennent de bonnes notes et ne se marient pas. Le programme aide non seulement les filles à rester à l’école, mais encourage également des succès académiques et retarde les mariages précoces. Il a conduit à l’inscription de près des deux tiers des filles à l’école secondaire, l’équivalant du nombre de garçons. Le Brésil, le Kenya et le Nicaragua ont également obtenu des résultats prometteurs avec des bourses. 

 

Le programme de bourses des filles d’Haïti va commencer l’année scolaire 2017-2018 et s’échelonnera sur une période de 10 ans. Durant cette période, le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) va financer les frais de scolarité, deux repas par jour, et la fourniture de matériel d’instruction à un groupe de filles de zones rurales admises en 1ère année d’école secondaire jusqu'à la fin de leurs études traditionnelles, une période de 4 ans. 

 

À la fin de l’année scolaire, les bénéficiaires qui n’ont pas obtenu une moyenne générale de 50,5 sur 100, et qui ont été absentes plus de 20 % de l’année scolaire seront disqualifiées pour la bourse. Environ 15 pour cent des bénéficiaires seraient restées à l’école de toute façon, et environ une sur dix abandonnera.

Tableau récapitulatif du RAC

Intervention Avantages (gourdes) Coût (gourdes) Avantage pour chaque gourde dépensée
Bourses d’études pour améliorer la rétention des filles à l’école 7,758,674,639 1,770,324,820 4.4

Avantages, coûts et RAC

Avantages

Pour chaque fille, l’augmentation de salaire pour chaque année de scolarité supplémentaire permettra d’ajouter jusqu'à 262 000 gourdes au cours de sa vie. Comme la jeune fille obtient un an d’éducation en plus, le risque que ses enfants meurent prématurément diminue de près de 10 %. Cela vaut 61 000 gourdes supplémentaires. Encore plus d’avantages vont s’accumuler parce que plus d’éducation fera diminuer le risque d’infection par le VIH, les grossesses chez les adolescentes et le taux de mortalité maternelle. Cela améliorera également la nutrition pour la prochaine génération d’enfants. 

 

En additionnant tous les avantages économiques et pour la santé, l’avantage total pour la société haïtienne de donner à une fille une année supplémentaire de scolarité est de 346 671 Gourdes.

Coûts

Les coûts directs comprennent le coût du montant de la bourse et le coût de gestion du fonds des bourses d’études. Les coûts indirects sont associés aux coûts de renoncement de temps, à la perte de revenu, au coût de réalisation d’une enquête pour identifier les bénéficiaires et au coût de l’extension du programme à travers le pays.

Le coût total annuel se monte à 67 236 gourdes par élève. Le coût total pour atteindre 6 583 filles sur 4 ans serait de 7 758 674 639 gourdes.