Haïti Priorise: Hors-réseau, Kashi
Le problème
Seuls 35% des haïtien.ne.s ont accès à l’électricité à travers les réseaux électriques. Dans les zones rurales, ce chiffre tombe à 11%. Les haïtien.n.es ayant accès à l’électricité se voient souvent confrontés à des pannes et leur accès est limité à certains horaires au cours de la journée.
Les défis économiques d’Haïti sont intiment liés aux questions du secteur énergétique. Si la faiblesse de l’économie nationale influence le mauvais état du secteur de l’énergie, le manque d’électricité disponible peut de la même façon entraver le développement économique, entraînant une situation sans issue qui pourrait nécessiter une intervention extérieure pour y remédier.
L’absence d’un approvisionnement en électricité qui soit fiable est citée par les chefs d’entreprise comme étant l’obstacle le plus contraignant pour le développement du secteur privé. Il ne fait pas de doute que l’amélioration du marché de l’électricité représente une étape cruciale pour le pays, en vue d’améliorer son économie et le bien-être de ses citoyens.
La solution
Investir dans les lignes de transmission peut s’avérer coûteux, surtout dans les régions reculées qui se trouvent éloignées des réseaux existants. L’expansion des réseaux implique aussi une plus grande consommation sur les marchés existants, des marchés où, généralement, l’offre existante est déjà insuffisante pour répondre à la demande existante.
L’intervention vise à installer de nouveaux réseaux qui possèdent leur propre distribution et production. L’inconvénient des réseaux isolés est que, dans la plupart des cas, l’électricité sera généralement produite à une bien plus faible échelle, et que cette production peut être moins rentable comparé aux méthodes de production à l’échelle du réseau. À une petite échelle, il est possible d’utiliser différentes technologies, dont les panneaux solaires, les batteries, les générateurs diesel et les pico-centrales hydrauliques.
Avantages, coûts et RAC
Coûts
Les principaux coûts associés à la construction de réseaux isolés et à leur utilisation pour approvisionner les haïtiens en électricité sont (i) les coûts en capital et (ii) les coûts d’exploitation et de maintenance (E&M).
Pour les panneaux solaires, les batteries et les générateurs diesel, il semble que ces technologies ne permettraient de réaliser que peu d’économies d’échelle. L’hydroélectricité réalise quant à elle d’importantes économies d’échelle, et cela la rendra très attractive pour les plus grands réseaux disposant des ressources hydriques appropriées.
Les coûts en capital annualisés sont calculés en prenant le coût moyen de l’installation par kW de capacité de production (ou kWh pour les batteries) d’une technologie donnée, et de répartir les coûts sur la durée de vie de la ressource. Les coûts du financement du projet sont inclus, tout comme le sont les coûts d’installation de chaque système de production d’énergie, ainsi que les coûts de location des terrains et de formation du personnel.
Les coûts d’exploitation et de maintenance (E&M) représentent les coûts associés au travail consistant à s’assurer que la capacité de production installée peut continuer de fonctionner tout au long de sa durée de vie.
Avantages
On note deux principaux avantages qui pourraient être tirés de l’investissement dans les réseaux isolés à Haïti. Le premier correspond à la réduction des coûts résultant du fait que les consommateurs remplacent des sources d’énergie onéreuses comme les générateurs diesel et le kérosène.
La réduction des coûts devrait bénéficier à la fois aux consommateurs mais aussi aux producteurs d’électricité, en fonction du niveau auquel le prix est fixé.
Le second avantage est le suivant : dans certains cas, il existe une réduction nette des émissions carbones si on les compares aux émissions produites par les actuelles stratégies d’adaptation. Les haïtiens qui habitent dans les régions isolées peuvent s’adapter au manque d’accès à l’électricité en utilisant le kérosène ou le diesel, ces deux méthodes produisant des émissions carbone (CO2), un gaz à effet de serre nocif qui contribue au changement climatique :