Haïti Priorise: MNT, McBain
Le problème
Avec un fardeau de morbidité très lourd, l’espérance de vie moyenne en Haïti est de 63 ans, la plus basse de l’hémisphère occidental. Malgré cela, le gouvernement ne dépense que 12$ par habitant par an dans la santé de ses citoyens. La majorité des dépenses de santé (80%) est de fait payée des propres poches des haïtien.n.es et à travers l’aide internationale. Les maladies non-transmissibles et les facteurs de risque associés représentent la moitié des causes de décès en Haïti, plus que le VIH/Sida et la malaria réunis. Cependant, la plupart des ressources du secteur de la santé sont destinées aux maladies infectieuses.
Actuellement, une fille haïtienne sur 40 risque de développer un cancer du col de l’utérus, 2300 adultes haïtien.n.e.s meurent chaque année d’une crise cardiaque et d’un AVC, et 4000 enfants haïtien.n.e.s atteint.e.s du diabète de type 1 sont presque condamné.e.s à une mort certaine en raison du manque d’approvisionnement en insuline.
Les solutions
- Campagne de sensibilisation et traitement de l’hypertension
- Meilleure identification et meilleur traitement du diabète
- Vaccination contre le VPH afin de prévenir le cancer du col de l’utérus
Population visée et taux de couverture, par type d’intervention
Population visée | Taux de couverture | Objectif de couverture | |
---|---|---|---|
Hypertension | Adultes, 30-69 ans | 10% | 51% |
Diabètes | Enfants, 0-15 ans | 25% | 75% |
Cancer du col de l’utérus | Femmes, 10 ans | 1% | 67% |
Tableau récapitulatif des RAC
Interventions | Avantages | Coûts | Ratio avantages-coûts |
---|---|---|---|
Hypertension | 17,2 millions de $ | 9,9 millions de $ | 1,7 |
Diabète | 15,7 millions de $ | 4,4 millions de $ | 3,6 |
Cancer du col de l’utérus | 7,7 millions de $ | 9,8 millions de $ | 0.8 |
Avantages, coûts et RAC
Campagne de sensibilisation et traitement de l’hypertension
La tension artérielle systolique élevée, principal facteur de risque d’AVC et des cas de cardiopathie ischémique, est responsable de 17,8% du total des décès en Haïti. Près de 47% des habitants de Port-au-Prince souffrent d’hypertension.
Cette intervention consiste en une campagne médiatique de grande ampleur visant à informer les citoyens sur la nécessité de réduire la consommation de sel dans l’alimentation, et d’atténuer les autres facteurs qui ont une influence sur l’hypertension.
La campagne motivera le public et l’incitera à se rendre dans des cliniques locales afin d’effectuer des tests de dépistage de l’hypertension artérielle. Dans ces cliniques, les individus chez qui on détecte une pression systolique très élevée seront éligibles à un traitement clinique. Au cours de l’année, ces individus seront encouragés à suivre un plan thérapeutique complet comprenant un traitement médicamenteux, des tests de diagnostiques ainsi que quatre visites en clinique. Ces visites prévoient des conseils diététiques et de facteurs comportementaux à même d’améliorer l’hypertension des patients.
Les coûts
Les coûts annuels pour résoudre les problèmes d’hypertension seraient de 9,89 millions de dollars américains (USD). Le volet le plus important de l’intervention est celui des visites dans les cliniques locales, suivi par les tests de diagnostiques.
Les avantages
La campagne d’information vise à toucher environ deux millions d’haïtien.ne.s âgés de 30 à 69 ans, parmi lesquels 4000000 souffrent d’une pression systolique considérablement élevée. Couplée avec l’inscription aux soins et un taux d’adhésion estimé environ à 50% de ceux qui se rendent dans les établissements de santé, on estime que 520 AVC et 495 crises cardiaques seraient évitées chaque année.
Amélioration de l’identification et du traitement du diabète
Cette intervention vise à améliorer l’identification et le traitement des enfants qui se présentent d’eux-mêmes dans les établissements de santé avec du diabète de type 1. Bien qu’on ne dispose que de peu de données sur le sujet, les médecins de l’ONG Partners in Health en Haïti estiment que seuls 10% à 15% des 3952 enfants âgés de moins de 15 ans atteints de diabète de type 1 ont accès à l’insuline.
Sans accès à l’insuline ou à d’autres outils de dépistage du diabète qui permettent de sauver des vies en contrôlant le taux de glycémie dans le sang, les résultats médicaux sont décourageants. Dans des environnements similaires, comme au Mozambique, où l’accès à l’insuline, aux seringues et à d’autres équipements est très limité, l’espérance de vie a été évaluée à 2,1 et 0,6 années après le diagnostique, respectivement dans les zones urbaines et rurales.
Les coûts
Les coûts annuels sont de 4,4 millions de dollars pour l’intervention visant à résoudre les problèmes de diabète de type 1. Le principal volet comporte les coûts de l’insuline et des diagnostiques.
Les avantages
On estime que l’intervention portant sur le diabète pourra toucher 3162 enfants de moins de 15 ans qui se présentent d’eux-mêmes à l’hôpital, présentant des symptômes du diabète de type 1. On estime que l’amélioration des tests, des diagnostiques et de l’approvisionnement en insuline permettrait de prévenir 506 décès.
Vaccination contre le VPH afin de prévenir le cancer du col de l’utérus
La campagne de vaccination contre le papillomavirus humain (VPH) vise à prévenir le cancer du col de l’utérus, considéré comme la deuxième principale cause de mortalité due aux maladies non transmissibles, après les maladies cardiovasculaires. Le cancer du col de l’utérus représente une grande part dans le fardeau des maladies oncologiques chez les femmes. Selon les estimations, l’incidence du cancer du col de l’utérus chez les femmes haïtiennes est située entre 20,3 et 50,02 pour 100000 personnes. Parmi tous les types de cancer, on estime aussi à 19% la perte d’années de vie imputable au cancer du col de l’utérus.
L’infection par voie sexuelle du virus du papillomavirus humain (VPH) est la principale cause du cancer du col de l’utérus. Les deux types de VPH les plus répandus représentent 73% de tous les cas de cancer du col de l’utérus à l’échelle mondiale. En Haïti, à tout moment donné, environ 35% des femmes sont atteintes du VPH.
Les coûts
Le vaccin contre le VPH constitue le principal facteur des coûts. Idéalement, celui-ci devrait être financé par l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (Gavi).
Le avantages
Il est prévu que cette intervention touchera chaque année 93336 filles âgées de 10 ans inscrites à l’école primaire, et permettra de prévenir 1494 cas de cancer du col de l’utérus.